Les vacances de Pâques ont débuté le 4 avril 2020.
Craignant d’importants déplacements de personnes dans les hébergements touristiques malgré l’épidémie de COVID-19, certains Préfets ont décidé, dans certaines communes de leurs départements (Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var, …), « d’interdire la location, à titre touristique, de meublés de tourisme ou de tout autre logement destiné à la location saisonnière situés dans le département […] jusqu’au 15 avril 2020 ».
Ainsi, la location touristique des chambres d’hôtels et des meublés de tourisme ou de tout autre logement (résidences de tourisme par exemple), est interdite dans certaines communes de certains départements jusqu’au 15 avril 2020.
C’est donc une interdiction administrative limitée dans l’espace et dans le temps (certains arrêtés préfectoraux datent du 4 avril 2020, d’autres du 7 avril 2020, …). Il faut voir l’impact sur chaque résidence de tourisme au cas par cas.
Surtout que la situation économique des exploitants de résidences de tourisme n’est pas si mauvaise que l’on veut bien nous le faire croire.
- Exemple du groupe PIERRE ET VACANCES :
Selon les déclarations de M. Yann Caillère, directeur général de Pierre & Vacances (6 avril 2020) :
– « Sur le 1er semestre 2020, qui se termine au 30 mars 2020, on était plutôt bien, on avait de l’avance »,
– Le trimestre avril, mai, juin est habituellement « le trimestre le plus faible » de l’année,
– « le marché est très domestique, 90% de la clientèle est locale »,
– « après être resté 2 mois en confinement avec les enfants, les familles avec enfants auront besoin de liberté, de nature » (« les familles représentent 75% de la clientèle de P&V »). Il y aura un effet de rebond après la période de confinement,
– « 95% du personnel est en chômage technique ». C’est une charge en moins pour P&V. En effet, « les circonstances exceptionnelles liées à la crise du Coronavirus ont conduit l’Etat à annoncer une prise en charge de 100% du coût de la mesure pour les employeurs, dans une limite de 4.5 SMIC par salarié ».
« Plus forte hausse du SRD à la clôture du 8 avril 2020 » (règlement des transactions en bourse)
Selon les déclarations de M. Yann Caillère, directeur général de Pierre & Vacances (27 avril 2020) :
– l’été touristique aura bien lieu,
– le groupe enregistre bien des réservations pour les mois de juillet août,
– « À date le niveau est proche de celui de l’année dernière à 5% près. On aurait pu redouter pire ».
- Exemple du Groupe LAGRANGE :
Dans ses vœux pour l’année 2020 (lettre du 27 janvier 2020), le groupe LAGRANGE annonce avoir poursuivi en 2019 sa croissance de chiffre d’affaires :
» le Groupe LAGRANGE a poursuivi en 2019 sa croissance de chiffre d’affaires avec un niveau de rentabilité lui permettant de garantir aux propriétaires ses engagements et l’attrait de leurs investissements. […]
S’agissant de la saison Hiver 2019/2020, la neige abondante sur les Alpes en fin d’année nous a permis d’enregistrer une croissance à deux chiffres du taux d’occupation durant les deux semaines de Noël et Nouvel An. «
- Exemple du Groupe ODALYS :
Selon les déclarations de M. Laurent DUSOLLIER, directeur général du groupe ODALYS :
– » ODALYS est un groupe solide «
– sur les mesures proposées par l’Etat, » on va bénéficier de l’ordonnance du 25 mars 2020 pour les avoirs sur les clients qui n’ont pas pu partir, des mesures de chômage partiel, […] de PGE » (Prêts Garantis par l’Etat).
– A la question de savoir si cette crise est une opportunité pour des « gros » de racheter des « plus petits », le DG d’ODALYS répond que cette crise est l’opportunité de se consolider sur le marché.
- Article sur le journal CAPITAL publié le 28 avril 2020 : » Le potentiel locatif des marchés visés semble rester intact et les projections sur les réservations à 3 ou 4 mois semblent – dans cette hypothèse de réouverture à mi-mai – optimistes dans le cadre d’un tourisme domestique préservé, voire favorisé. Les exploitants eux-mêmes s’accordent à dire qu’il y aura bien une saison estivale, même si elle est réduite ou décalée dans le temps. L’atout principal, en cette période de crise sanitaire, des résidences gérées étant dans son concept même : location de chambres et appartements tout équipés dans lesquels les résidents peuvent prendre tous leurs repas et ainsi limiter les contacts avec d’autres personnes. Parions également sur l’envie des Français de retrouver famille et amis, et de prendre l’air après deux mois d’isolement. Le cœur de cible devrait être au rendez-vous et les exploitants font aussi le pari d’attirer une nouvelle clientèle, celle des vacanciers habitués à prendre l’avion pour se rendre, par exemple, en Espagne, en Italie ou au Maghreb. La situation devrait alors être favorable aux résidences gérées, accompagnée par les nouvelles dispositions dédiées à ce secteur déjà prises par le gouvernement (exonération de cotisations sociales, possibilité de recourir au chômage partiel maintenue après la reprise de l’activité, maintien de l’accès au fonds de solidarité au-delà du mois de mai, report de la CFE 2020, annulation des loyers et redevances d’occupation du domaine public dus aux bailleurs nationaux pour la période de fermeture…). «
- Article sur le site SWEET IMMO publié le 29 avril 2020 : » Pour le marché de l’immobilier d’investissement et notamment de la location meublée non professionnelle, avec des rentabilités garanties sur des résidences de tourisme, d’affaires, étudiantes ou Ehpad, l’impact devrait être plus faible. En effet, les gestionnaires peuvent accéder aux dispositifs d’Etat pour traverser cette crise et assurer le paiement des loyers. Nous pensons qu’un tassement des prix des biens devrait se faire sentir puisqu’une baisse des taux d’occupation est prévisible. Toutefois, le retour à des niveaux de rentabilité au-delà de 5 % ne saurait tarder et peut être envisagé dès l’été 2020. «
L’épidémie de CORONAVIRUS et la fermeture administrative d’hébergements touristiques dans certaines communes pour une durée limitée ne doivent pas être des arguments d’opportunité pour les exploitants de résidences de tourisme pour ne pas payer les loyers et charges aux propriétaires bailleurs.